Ce que personne ne m’a dit sur l’acceptation d’un diagnostic de diabète de type 2


 2022-10-04

Note de la rédaction : Cet article a été publié à l’origine sur Diagnosed Not Defeated, le site Web de Phyllisa. Pour en savoir plus sur le travail de Phyllisa en tant que Défenseuse Mondiale du Diabète, cliquez ici.


Quand on m’a diagnostiqué un diabète de type 2 en 2011, j’ai eu du mal à le digérer. J’ai passé des semaines, voire des mois, à me demander comment cela m’était arrivée et si j’avais été diagnostiquée correctement cette fois-ci. Au départ, j’ai été mal diagnostiquée, alors la graine du doute a été plantée. Avec le temps, j’ai accepté le fait que j’avais un diabète de type 2, mais c’était une grosse pilule à avaler.

Ce que personne ne m’a dit au sujet de l’acceptation du diagnostic de mon diabète, c’est que je devais dépasser non seulement mon propre doute et mon déni, mais aussi le déni et le doute des autres. Personne ne m’a dit que je devrais accepter mon diagnostic auprès des autres. Que je rencontrerais des gens (amis, famille et étrangers) qui croyaient fermement que le diabète de type 2 était “guérissable” avec un régime alimentaire et que le fait d’accepter le diagnostic et de prendre des médicaments pour le soigner était un signe d’abandon de la recherche du remède qui, selon eux, existait et était disponible. Pour ces personnes (pour la plupart des personnes qui n’ont pas de diabète, j’ajouterais), je ne cherchais pas suffisamment le remède, je ne buvais pas les bons thés et je ne mangeais pas les bons aliments.

Personne ne m’a dit que j’aurais un rendez-vous avec un médecin de famille qui accuserait mes grands-parents et d’autres membres de ma famille de mentir sur leur santé parce qu’elle ne pouvait pas croire que mes parents ont sept frères et sœurs chacun et qu’aucun d’entre eux n’est diabétique, ni aucun de leurs enfants, ce qui fait de moi la première diabétique de la famille. Pour elle, le diabète de type 2 est génétique, point final. Personne ne m’a dit comment faire face à cette agression contre toute ma famille alors que je m’adressais à elle pour me faire soigner. Alors j’ai arrêté de la voir. J’espère qu’elle a depuis appris, grâce à ses cours de formation continue, que le diabète de type 2 n’est pas que génétique.

Personne ne m’a dit qu’en tant que jeune personne vivant avec un diabète de type 2, je rencontrerais des gens qui ne pourraient pas accepter que je vive avec un diabète et qui m’encourageraient à demander un deuxième et un troisième avis parce que, pour eux, le diabète de type 2 n’arrivait pas aux jeunes. Pour eux, le fait que j’accepte le diagnostic revenait à faire disparaître leur idée utopique selon laquelle les jeunes sont toujours en bonne santé et ne développent pas de maladies chroniques.

Personne ne m’a dit qu’un jour je raconterais l’histoire de mon diagnostic devant une salle remplie de professionnels de santé et que quelques-uns d’entre eux douteraient que j’aie le diabète de type 2 et que, pendant la partie questions-réponses de mon exposé, ils me le feraient savoir. Ils m’ont dit : “Je ne pense pas que tu aies le diabète de type 2, tu devrais te faire tester pour le type 1,5 parce que ça me semble être ton cas”. Pour eux, le fait que j’accepte le diagnostic de type 2 signifiait que leurs manuels et/ou leur conception du cas “classique” d’une personne vivant avec un diabète de type 2 étaient erronés.

Ce que personne ne m’a dit, c’est que j’allais devoir travailler sur mes propres doutes, non pas une fois, mais plusieurs fois et pendant de nombreuses années. J’ai l’intention de passer plus de tests pour prouver à ces professionnels que je n’ai pas un diabète de type 1,5.

Personne ne m’a dit que je rencontrerais constamment des personnes qui essaieraient de ressusciter mon doute et d’afficher leur déception quant à mon acceptation. C’est épuisant. J’ai depuis longtemps conclu que je ne me défendrai plus devant les personnes qui croient aux thés magiques, mais que je me contenterai de demander le numéro de leur fournisseur et un échantillon gratuit. Cela semble fonctionner, car je n’ai encore reçu de personne un numéro de téléphone ou un échantillon, seulement la promesse qu’on me recontactera.

Ce que personne ne m’a dit sur l’acceptation du diagnostic de mon diabète, c’est que je serais constamment interrogée à ce sujet. Cela m’a fait comprendre pourquoi tant de personnes vivent dans le déni, car il est difficile de sortir du déni lorsque les autres l’encouragent. J’aimerais que les gens comprennent que l’acceptation du diagnostic est déjà une expérience profondément personnelle et émotionnelle et que leurs doutes ne sont pas utiles. Je pense souvent que ces conversations sont plutôt le fait de personnes qui se disent que si cela peut leur arriver, cela peut m’arriver aussi, alors elles répliquent par l’incrédulité. Ce que personne ne m’a dit, c’est que j’allais devoir gérer le doute des autres en même temps que le mien, ce qui est parfois très difficile à gérer.

 

 

Écrit par Phyllisa Deroze, Publié le , Mis à jour le 01/11/22

Phyllisa Deroze est une militante et consultante mondiale pour les patients diabétiques, originaire du sud de la Floride. Elle a été diagnostiquée avec un diabète de type 2 en 2011 pendant sa première année en tant que professeur de littérature américaine. En raison des stigmates qui entourent le diabète de type 2, elle a commencé à en parler sur son blog sous un pseudonyme. Aujourd'hui, des années plus tard, elle s'efforce d'aider les autres à lutter contre la stigmatisation du diabète et vise à combler les lacunes de l'incompétence culturelle dans l'information sur le diabète. Elle tient un blog sur DiagnosedNOTdefeated.com et est la fondatrice de Black Diabetic Info. Elle a été citée dans les magazines Diabetic Living, Diabetes Focus et Health Monitor. Elle a publié des articles sur le diabète de type 2 pour HealthCentral, Everyday Health et Health Union.