Le diabète de type 3c: un diagnostic de diabète par pancréatite


 2019-07-10

Robert Valdez pensait au départ qu’il souffrait d’un diabète de type 2, mais un récent diagnostic a révélé le contraire. Lisez son histoire ci-dessous. Robert a également été présenté dans notre campagne de réseaux sociaux #BeyondPowerful. Pour participer à la campagne, cliquez ici


Je m’appelle Robert Valdez et je vis à Houston, au Texas. J’ai 40 ans et on m’a diagnostiqué un diabète en 2014 après une pancréatite biliaire – connue sous le nom de diabète de type 3c. En 2012, j’ai été admis à l’hôpital pour une pancréatite biliaire qui a été causée par un calcul biliaire bloquant mon canal pancréatique et j’ai subi une intervention chirurgicale pour enlever ma vésicule biliaire et le calcul biliaire. Lors de mon admission, j’étais à mon poids le plus élevé, soit 150 kg. Tout au long de l’année, j’ai fait des allers-retours à l’hôpital en raison des poussées constantes de la pancréatite et j’étais souvent admis pour gérer la douleur et la déshydratation. À cause de cela, j’ai perdu près de 45 kg et j’ai souffert d’une grave dépression. Plus tard, un ancien médecin des urgences et collègue m’a parlé des liens entre la pancréatite, le diabète et le cancer du pancréas.


J’ai commencé à ressentir les symptômes habituels associés au diabète : des mictions fréquentes, une perte de poids rapide et une soif accrue. J’ai découvert que j’étais diabétique le jour de mon anniversaire. Mon taux de glucose dépassait les 600 mg/dL. Les premiers médicaments qui m’ont été prescrits étaient la metformine et le lisinopril. Plus tard, on m’a prescrit Jardiance et Farxiga parce que la metformine n’était pas assez efficace. Cette association a permis de ramener ma glycémie à des valeurs normales. Malheureusement, un changement de régime d’assurance maladie a entraîné une interruption de la couverture de Jardiance et Farxiga. Cependant, j’ai pu utiliser le glimépiride et j’ai constaté des résultats positifs.

DE LA PANCRÉATITE AU DIABÈTE 

Ce n’est qu’en 2017 que j’ai décidé de reprendre une partie de ma vie en main. J’ai décidé de me remettre en forme physiquement et de gérer de près mon diabète. J’ai eu la chance de trouver un médecin qui était prêt à travailler avec moi dans le traitement de mon diabète. Même si je voyais un éducateur spécialisé dans le diabète et des nutritionnistes, ces visites ne suffisaient pas. J’avais besoin de plus d’aide.

Le 23 janvier 2019, j’ai demandé l’aide d’un coach en ligne pour qu’il me réalise des menus repas et des routines d’exercices pour m’aider à perdre du poids supplémentaire. J’ai suivi un plan de huit semaines qui a duré jusqu’au 19 mars. Mon objectif avec ce programme était d’être mieux informé sur la taille des portions de repas et d’avoir des exercices pour des muscles spécifiques, ainsi que de nouveaux conseils pour aider à réduire mes taux de glucose. La semaine où j’ai commencé le programme, ma glycémie à jeun était de 250 mg/dL. Depuis, ma glycémie à jeun se situe entre 110 et 143 mg/dL. J’ai tenu un journal de mes séances d’entraînement et de mes taux de glucose et j’ai posté mon parcours sur Instagram pour me motiver et motiver les autres.

Lorsque j’ai pris la décision, il y a plus de deux ans, de prendre en main le contrôle de mon diabète grâce au sport et à la nutrition, et que j’ai pensé que les problèmes de pancréatite étaient derrière moi, j’étais loin de me douter qu’ils referaient surface. Au début du mois de mars, j’ai commencé à ressentir une gêne au niveau de l’abdomen gauche. Lors de mon examen trimestriel pour réévaluer mon HbA1c et exprimer à mon médecin traitant l’inquiétude que j’avais, il a demandé un scanner de l’abdomen et du bassin.

Le 7 mai 2019, après la réalisation de l’examen, j’ai reçu un appel téléphonique de mon médecin traitant indiquant qu’ils avaient trouvé un pseudo-kyste dans la paroi pancréatique et qu’il prenait des dispositions pour que je voie un spécialiste gastro-intestinal. Dans la semaine qui a suivi, j’ai consulté le spécialiste en gastro-entérologie et, lors de sa visite, il m’a dit que les symptômes que j’avais ressentis étaient ceux d’une pancréatite. De plus, compte tenu de mes antécédents de pancréatite, le type de diabète dont je souffre est connu sous le nom de diabète pancréatique ou de type 3c. Le diabète de type 3c survient lorsque le pancréas a subi un certain type de traumatisme. Dans mon cas, le traumatisme a été causé par une pancréatite à calculs biliaires sept ans auparavant. Le traitement consiste à effectuer une CPRE (cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique) et une échographie endoscopique. Au cours de l’intervention, ils placent des endoprothèses dans le pancréas pour drainer le pseudo-kyste afin de soulager certains des malaises que je ressentais.

Avant la fin de la visite, on m’a informé que j’aurais besoin d’un suivi tous les deux ou trois ans pour évaluer mon pancréas afin de détecter d’autres dommages ou un éventuel cancer du pancréas à un stade précoce, en raison de la rareté du diabète de type 3c et de la façon dont le pancréas est affecté. J’ai subi une CPRE avec une procédure d’échographie endoscopique et, dans deux mois, le spécialiste en gastro-entérologie retirera les stents et déterminera quand j’aurai besoin d’une évaluation supplémentaire.

COMMENT UNE BLESSURE À LA MOELLE ÉPINIÈRE A AFFECTÉ LA GESTION DE MON DIABÈTE

Pendant les trois premières années, je n’ai pas bien géré mon diabète. Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de diabète ou de toute autre maladie, il y a généralement un changement dans sa routine et parfois un déni. J’étais cette personne dans le déni. En tant que professionnel de santé, je savais quelles étaient les conséquences d’un diabète mal contrôlé, et pourtant je ne faisais pas grand-chose pour les prévenir.

En octobre 2014, je me suis inscrit dans une salle de sport pour perdre du poids. Au cours de ce mois, j’ai remarqué des douleurs aiguës au milieu du dos qui se propagaient jusqu’à mes jambes. J’ai supposé que j’avais fait un mauvais mouvement avec des poids et j’ai interrompu ces exercices. Au fil des mois, les douleurs se sont aggravées. Non seulement j’avais des engourdissements et des picotements à partir du milieu de la poitrine, mais j’avais l’impression que mes jambes étaient endormies. Je commençais à perdre toute sensation dans mes extrémités inférieures et, petit à petit, ma façon de marcher a commencé à ralentir et, finalement, il m’est devenu difficile de marcher. Je me suis rendu aux urgences et j’ai passé un scanner dont les résultats ont révélé une grave compression de la moelle épinière de T1 à T4. Le lendemain matin, j’étais en salle d’opération pour une laminectomie.

Bien que j’aie retrouvé une certaine sensation dans mes membres inférieurs après l’opération du dos, le fait de vivre avec le diabète complique également les symptômes neurologiques, surtout s’il n’est pas contrôlé ou si ma glycémie est élevée. Lorsque ma glycémie est élevée, la sensation dans mes jambes est faible. Je fais des contrôles neurologiques quotidiens pour évaluer tout changement dans les sensations de la partie inférieure de mon corps. Cela me permet de déterminer s’il y a des sensations anormales.

TRAVAILLER AUX URGENCE M’A DONNÉ UNE NOUVELLE PERSPECTIVE

J’ai commencé ma carrière de soignant à l’âge de 17 ou 18 ans. Avant mes 21 ans, je travaillais dans ma première salle d’urgence pour un centre de traumatologie de niveau II. Au fil des ans, j’ai travaillé comme technicien des urgences et dans d’autres secteurs de l’hôpital. En travaillant aux Urgences, j’ai vu d’innombrables hospitalisations dues à diverses maladies et blessures. J’ai donc appris à connaître les signes et les symptômes du diabète et, depuis que je vis avec cette maladie, je sais comment déterminer si une personne a une urgence liée au diabète.

Mon expérience m’aide à mieux comprendre mes patients. Je me souviens que je ne comprenais pas pourquoi je voyais parfois toujours les mêmes patients et j’ai commencé à comprendre que c’était dû au fait que les médicaments n’étaient pas abordables. D’autres fois, c’était parce qu’ils avaient fait moins attention pendant les vacances. Il arrive que pendant les fêtes, les personnes diabétiques se rendent aux urgences à cause d’une hyperglycémie. Les patients admettent avoir mangé des aliments riches en glucides et en sucre, comme des tartes, de la farce ou du thé sucré. Ils se contentent de dire qu’ils se remettront sur les rails plus tard. 

RESPONSABILISER PAR L’ÉDUCATION

Les personnes vivant avec un diabète apprennent à connaître les conséquences d’une bonne et d’une mauvaise alimentation. Nous sommes responsables de ce que nous choisissons de manger. J’ai vu les effets à long terme d’un diabète non contrôlé et d’une tension artérielle non contrôlée sur les patients et leurs familles. 

Je pense que les personnes vivant avec un diabète pourraient bénéficier d’une éducation thérapeutique plus holistique. Par exemple, je suis plus conscient de l’état quotidien de ma peau. C’est la couche la plus protectrice qui empêche les infections ou les substances nocives de pénétrer dans l’organisme. Lorsque la peau est compromise, nous sommes sujets aux infections, ce qui peut conduire à une amputation et à une longue cicatrisation. Cependant, ce n’est pas la seule complication du diabète que j’ai vue. En plus des patients amputés, j’ai traité des patients qui ont perdu la vue, des patients sous dialyse, et je les ai vus mourir.

En fin de compte, mon objectif est simple : je veux informer le public que toutes les personnes vivant avec un diabète n’ont pas forcément “l’air malade”. En fait, de nombreuses personnes vivant avec un diabète sont actives. Je souhaite également créer un programme permettant aux personnes vivant avec un diabète de recevoir une éducation appropriée lorsqu’elles sont diagnostiquées et améliorer la relation entre le patient et le professionnels de santé. Grâce à l’éducation, les personnes vivant avec un diabète de type 2 peuvent se sentir habilitées chaque jour à s’attaquer de front à la maladie et à atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés.

 

 

Écrit par Robert Valdez , Publié le , Mis à jour le 04/10/22

Je suis un professionnel de santé certifié en tant que technicien médical d'urgences et je suis actuellement en train de postuler pour une école d'infirmières. La pêche est une de mes passions. En outre, pour les vacances, ma femme et moi aimons voyager en croisière dans des endroits tels que les Bahamas, Grand Cayman, la Jamaïque et Cozumel.